Dans cette vidéo expérimentale, une suite d’autoportraits photographiques en noir et blanc défilent à toute vitesse. Par leur succession rapide, le flou de nombreuses images fixes suggère le mouvement. L’imprécision de la représentation elle-même accentuée par la plasticité de la masse de mousse savonneuse recouvrant le personnage engendre un effet que l’on peut rapprocher du “morphing”. Amalgamés, ces éléments visuels donnent l’impression que le personnage se débat, en proie à une intense activité intérieure, dont il cherche peut-être à se libérer…
Tel que l’explique l’artiste: “[m]on corps [y] devient un lieu d’expérience physique et imaginaire : un corps temps, un corps espace… Une chose interne et animée, qui pousse et repousse, qui se multiplie, qui se dédouble en elle-même, qui touche et fait voir.” Ne pourrait-on pas voir-là, une évocation lointaine des œuvres picturales de Francis Bacon qui, en filiation du cubisme, cherchait à reproduire plusieurs instants d’une même réalité, mais avec une seule représentation visuelle de lui-même?